Le Canada recèle de grandes quantités de roches et d’eau, deux composants essentiels à la formation de minéraux cristallins. Pourquoi ne pas explorer le terrain et partir à la chasse de pierres semi-précieuses?
Les pierres semi-précieuses sont partout.
Quel enfant n’a jamais frissonné de plaisir en regardant un vieux film de pirates où des flibustiers euphoriques plongent les mains dans un coffre rempli de diamants, d’émeraudes et de rubis? Oui, les pierres semi-précieuses nous fascinent — pour en trouver, nous sommes prêts à l’aventure! Une telle chasse au trésor ne vous couvrira pas de joyaux à la valeur inestimable. Mais il est possible que près de votre campement, au cœur de la nature sauvage, se cache une pierre à l’allure anodine, qui n’attend que vous pour briller de mille feux.
Les trouvailles possibles… et où elles se cachent.
Il faut avant tout savoir où chercher. Tout comme l’ornithologue ne cherche jamais les flamands roses sur un glacier, le minéralogiste doit trouver des emplacements notoires. Sur papier comme sur l’Internet, les guides abondent, mais il est bon de savoir ce que renferment les diverses régions. Ainsi, en Colombie-Britannique se situent d’importants minerais de jade de variété néphrite, du saphir étoilé, certaines opales et des aigues-marines. Les améthystes se trouvent en abondance près de Thunder Bay (Ontario) tout comme les géodes, ces cavités ovoïdes aux parois tapissées de minéraux cristallisés. Sur son vaste territoire de roches précambriennes — où les conditions géologiques favorables à la formation de pierres précieuses sont fréquentes — le Québec semble particulièrement bienheureux. Dans la Belle Province se trouvent plusieurs variétés de grenat et des dizaines de minéraux peu connus, mais très beaux : tourmaline, apatite, essonite, diopside et vésuvianite. Les Territoires du Nord-Ouest ont récemment mis au point une importante industrie du diamant. Il reste sûrement quelques diamants abandonnés qui n’attendent plus qu’un chasseur de diamants amateur.
Il n’y a pas que les pierres semi-précieuses. Les fossiles et le bois pétrifié ne constituent pas des pierres semi-précieuses à proprement parler, mais les collectionneurs en raffolent. Avec certains fossiles, comme l’ammonite, on confectionne des bijoux remarquables. Aux quatre coins du Canada, vous pouvez vous transformer en orpailleur. Connues des amateurs de minéraux sous le nom de « fee digs » (prospections payantes), ces opérations de prospection d’or, purement commerciales, sont plus communes aux États-Unis qu’au Canada. Les propriétaires prennent au public un tarif établi, qui donne le droit de prospecter des territoires où la présence d’or est avérée (mines d’or abandonnées ou montagnes de résidus aurifères).
Quelques principes de base.
Le chasseur de minéraux doit disposer de l’équipement suivant : un pic pour attaquer la pièce convoitée et la dégager du rocher, un sac de ramassage, du ruban-cache et un crayon-feutre qui servira à inscrire l’endroit des découvertes. En effet, savoir où un spécimen a été trouvé permet de prospecter les alentours et d’en trouver d’autres.
Il est indispensable de mener vos recherches dans le respect de l’environnement. Vous pouvez prélever un peu de minerai, mais l’enlèvement à grande échelle — une opération minière, en quelque sorte — est interdit. Vous avez la responsabilité d’obtenir la permission expresse des propriétaires terriens et de respecter toutes les lois ayant trait à la collecte de minerai sur les terres publiques ou privées. Ainsi, dans les parcs nationaux, cette activité n’est généralement pas permise. D’autres parcs peuvent la permettre dans certaines circonstances. Renseignez-vous sur les règles qui s’appliquent, car votre ambition est d’être un corsaire… pas un pirate.
